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129. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

À observer trop rigoureusement la pureté de la Grammaire, à s’en tenir aux expressions communes, à préférer toujours le propre au figuré, on rend bien souvent une lecture languissante ; on ne réveille point le Lecteur. […] La langue Française est aujourd’hui de tous les Pays, de toutes les Cours étrangères ; et l’on ne saurait se donner trop de soins pour la perfectionner ; de manière qu’elle soit toujours préférée, comme la plus propre pour s’exprimer naturellement. […] Et si je me fais bien entendre au propre ou au figuré ; de manière que je conserve les caractères, et que j’évite le languissant, le bas, et le superflu, je m’embarrasse peu que l’on me reproche la singularité : Car je déclare à mon Censeur que je ne suis nullement scrupuleux, et que s’il se présente un terme expressif, qui m’en épargne plusieurs, je l’emploie avec assurance, quand il a passé dans les conversations des personnes qui parlent bien.

130. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il est, d’ailleurs, certain que, tant que vécut Catherine Fleurette, le petit Poquelin, au moins délaissé, ne fut pas ce que sa propre mère aurait fait de lui. […] Molière leur donne raison par ses propres applaudissements. […] Je voudrais le croire, car il me semble que ce retour rampant de Tartuffe près d’Elmire, et cette facilité d’oubli pour sa propre honte, le compléteraient bien. […] Après quelques hésitations, que le roi devait bien à sa propre dignité, Molière et Tartuffe furent sacrifiés. […] Il se sentait embarrassé vis-à-vis de Molière, et, comme il est naturel en pareil cas, il lui faisait porter la peine de sa propre gène.

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