Enfin, bien qu’il soit difficile de distinguer, dans une œuvre littéraire, ce que l’auteur a éprouvé de ce qu’il a imaginé, on peut dire que tout ce qui dépasse l’accent mélancolique n’appartient pas aux sentiments du poète et n’est que le produit de son imagination. […] IV L’art du poète n’est pas de voir et de copier : « .Être poète, c’est créer, et qu’est-ce créer, sinon produire de nouveaux êtres21 ?
Qu’eût-ce été si le spectre s’était fait voir, dès le premier acte, comme le voulaient, pour produire plus d’effet, les compagnons de Molière ? […] — Et quant à la merveille, à la magie, à la statue, à peine si elle paraissait, deux ou trois fois, pour prononcer quelques rares et terribles paroles qui produisaient l’effet du tonnerre. — Ma foi ! […] D’ailleurs, Molière avait à produire sa plus terrible comédie, son Tartuffe. […] La fantaisie a-t-elle jamais rien produit de plus curieux et de plus étrange que ces fêtes dans lesquelles toute cette jeunesse, qui allait être le grand siècle, jouait son rôle d’esprit, de bonne humeur et de bonne grâce ? […] Bulwer prit l’habitude d’écrire en note, au bas de ses livres, des aménités pareilles à celles-ci : « La France qui a produit Cartouche et Jules Janin, la France qui a produit la Saint-Barthélemy et L’Âne mort. » Voici, pour commencer, le drame de l’Ambigu-Comique.