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92. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Quand vous peignez les hommes, il faut les peindre d’après nature : on veut que les portraits ressemblent, et vous n’avez rien fait si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. […] Voilà, certes, un original fort bien dépeint ; cependant Molière ne se borne pas à nous en donner le portrait. […] C’est que Molière alors, s’ignorant encore lui-même, tâtonnant et cherchant sa route, n’avait précisément donné jusque-là que des comédies romanesques imitées des imbroglios italiens et espagnols, et qu’il montrait pour la première fois aux spectateurs ravis l’imitation d’un travers à la mode, une comédie vraie, où tous les personnages étaient des portraits d’autant plus piquants pour eux, qu’ayant sous les yeux les originaux, ils pouvaient, par la comparaison, en apprécier la parfaite ressemblance. […] J’ai dit qu’une sorte d’orgueil me paraissait être la base du caractère d’Alceste et la source de ses travers : le portrait qu’en fait Célimène autoriserait cette opinion. […] Or, voici le portrait qu’elle fait du Misanthrope.

93. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Il vous le dit : c’est par suite de la doctrine des restrictions mentales, Afin que pour nier, en cas de quelque enquête, Il eût d’un faux-fuyant la faveur toute prête, Par où sa conscience eût pleine sûreté À faire des serments contre la vérité786. » Enfin Molière a tracé le portrait de l’honnête homme chrétien, tel qu’il l’entendait ; et ce portrait est très-beau.

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