Elle ne connaît pas l’homme en général, mais l’homme du monde161, et ne connaissant pas l’homme naturel, elle a beau dessiner des types abstraits, elle ne fait que des portraits d’individus162, et non l’image éternelle de l’homme, comme Shakespeare.
Lui-même il a pu servir au portrait de Tartuffe, ce fameux cardinal-ministre, Richelieu : Richelieu, amoureux de la reine-mère, et la chassant de ce royaume qui appartient à son fils ! […] Le peintre Damon qui est son ami, et qui devait faire le portrait de cette adorable personne, l’envoie à sa place chez le Sicilien ; comme il manie le pinceau, contre la coutume de France qui ne veut pas qu’un gentilhomme sache rien faire, il aura au moins la liberté de voir cette belle à son aise. […] »Précepte excellent dont nos peintres de portraits se devraient souvenir un peu plus. […] Quant à ceux qui aiment un peu de coquetterie dans les femmes, qui trouvent que cela leur va bien et que c’est un utile assaisonnement de l’amour, ils liront avec joie le terrible portrait de la prude, tracé de main de maître. […] À cette question qu’il s’adressait à lui-même, il se sera fait cette terrible réponse : le portrait de la prude !