On se rappelle, en ce moment, le célèbre portrait du prince de Conti, par M. le duc de Saint-Simon, le plus remarquable peut-être de sa galerie. […] Il était le seul qui fût offensé de ces splendeurs ; il ôtait le seul qui fût jaloux du surintendant Fouquet et de sa fortune ; et, pendant que les seigneurs de la consentaient à pleines mains l’or prodigieux que leur hôte magnifique avait jeté sur leur toilette, le roi, imposant silence à sa haine, contemplait un portrait de La Vallière suspendu à ces murailles insolentes ; même on contera qu’il avait résolu de faire arrêter le surintendant le même jour, sur sa terre, et dans son propre château.
Prenez par exemple la pièce de Sganarelle ; rien de plus simple : une jeune fille laisse tomber un portrait, un mari jaloux le ramasse, toute la pièce tourne là-dessus, la voilà tout entière. […] Quelquefois, c’est un portrait que Molière met dans la bouche d’un personnage. […] Tel est le portrait de M. […] Ce n’est pas seulement le médecin systématique qui est peint ici : ce portrait, devenu, tout en restant particulier, si général, c’est celui de l’esprit de système : il s’y trouve peint, saisi, exprimé en toute chose. […] Vous pouvez voir aussi ce qu’en dit Boileau dans sa dixième satire, et le portrait qu’il trace du directeur de conscience : Bon.