Le théatre françois, ce théâtre élevé sur les ruines de tous les autres ; ce théâtre, l’objet de l’admiration & de la jalousie de toutes les nations policées ; ce théâtre qui a si bien contribué à porter la langue françoise dans tous les pays où l’on sait lire ; ce théâtre enfin que les peuples instruits veulent voir chez eux, ou qu’ils tâchent d’imiter, est aujourd’hui sacrifié au mauvais goût dans le sein de cette même capitale où il prit naissance, & qu’il couvrit de gloire. […] Y a-t-il de la part de la premiere de l’humeur, de l’indolence, vous immole-t-elle à la protection ; portez votre ouvrage à une autre, ayez du succès, & vous voilà vengé.
La vigueur avec laquelle sont accusés les traits des personnages, la mesure savante avec laquelle le ridicule est porté graduellement jusqu’à sa dernière limite, excitent des sentiments d’une vivacité insolite et forcent absolument le rire. […] Sans doute, ce contemplateur 29 de l’humanité portait un jugement précis sur ce qu’il observait ; mais ce jugement, il ne le disait pas.