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158. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

« Ce grand prince qui se connaît parfaitement à tout, et qui a de grandes .pensées jusque dans les petites choses, en donna l’ordre et le soin au sieur Gaspard Vigarani ; le lieu fut mal aisé à choisir ; et feu M. le Cardinal*, partant de Paris pour aller travailler à la paix sur la frontière, avait prétendu faire un théâtre de bois, dans la place qui est derrière son palais. […] Ces entrées ont des deux côtés des colonnes sur des piédestaux, et des pilastres carrés, élevés à la hauteur du théâtre : on monte ensuite sur un haut dais, réservé pour les places des personnes royales, et de ce qu’il y a de plus considérable à la Cour. […] « [*]M. l’archevêque de Paris, directeur de l’Académie française, la mena ces jours passés à Versailles, pour remercier le roi de l’honneur qu’il a fait à cette illustre compagnie, d’en vouloir prendre la place de protecteur, qu’avait feu M. le chancelier. […] Despréaux eût été choisi pour remplir la place de Cotin à l’Académie, et paraît en peine de quelle manière le successeur se serait tiré de l’éloge de fondation dû à son prédécesseur, suivant les statuts académiques.

159. (1900) Molière pp. -283

L’Opéra cependant était encore en construction, les hôtels qui l’entourent n’étaient pas tous achevés, le milieu de la place était un chantier abandonné aux entrepreneurs de maçonnerie, aux tailleurs de pierre, aux menuisiers, peintres de l’architecte C.  […] Vous pouvez maintenant passer toute sa vie en revue, vous n’y trouverez pas place pour trois mois de satisfaction véritable et complète. […] Il lui prête tous les défauts de bon ton, tous ceux qu’on serait bien fâché de ne pas avoir, les défauts charmants, comme l’impertinence ; quand il place le bourgeois et le noble en face l’un de l’autre, le bourgeois est toujours accablé ! […] L’esprit n’est pas à lui seul toute la comédie ; il y tient cependant une trop large place pour qu’on n’essaie pas de le défendre de deux reproches qui lui ont été souvent adressés, d’être futile et d’être méchant. […] Disons-le à l’honneur des grands seigneurs d’autrefois ; nous n’aurions eu sans doute à leur place ni autant de patience à supporter les censures, ni autant de facilité à en reconnaître la justesse.

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