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11. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »

Plaute* tendait surtout à faire rire ; il se plaisait à amuser et à jouer le petit peuple. […] Il joua la cour, le peuple et la noblesse, les ridicules et les vices, sans que personne eût droit de s’en offenser.

12. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

J’appelle caractères, une nuance fortement prononcée qui, abstraction faite des usages de chaque peuple, porte avec soi cette empreinte ineffaçable de vérité qui la fait reconnaître dans tous les temps. […] J’ai souvent entendu plusieurs personnes marquer leur étonnement sur le peu d’effet que nos excellentes comédies produisent sur le peuple, sur les gens sans éducation si sensibles aux sentiments gigantesques, à l’enflure, aux images presque toujours fausses et exagérées des mélodrames. […] Le peuple a perdu son caractère primitif, il n’a plus ce naturel si précieux qui seul peut distinguer le faux du vrai ; seulement l’éducation ne l’ayant pas poli, il a conservé quelque chose du langage grossier de ses pères. […] Mais si le peuple a perdu cet amour du naturel, fondement de tous les arts, il n’en est pas de même des enfants, trop jeunes pour être parfaitement imbus de nos idées sociales : partout ils reconnaissent la nature. […] Les gens du peuple ne sont émus que par des mouvements extraordinaires et presque toujours hors nature.

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