L’enfant perdit sa mère de bonne heure, en 1633 ; il n’avait que dix ans ; quelques endroits de son théâtre, où la franchise toute nue de l’expression et la liberté très crue de la plaisanterie blessent encore les oreilles délicates, trahissent peut-être ce défaut d’éducation maternelle. […] N’essayons pas de le suivre partout : nous perdrions plusieurs fois sa trace. […] On ne perdra point de temps à imaginer des faits invraisemblables, ou à feuilleter avidement le théâtre espagnol pour en découvrir : il suffit de se mettre à la fenêtre et de regarder vivre les hommes, ou de se rappeler ses propres aventures et de faire son examen de conscience. […] On connaît les tristesses de son ménage ; la maladie s’y vint bientôt ajouter, et, à partir de 1666, il perdit, pour ne la plus jamais retrouver, la bonne humeur allègre des années d’autrefois. […] Que gagnerions-nous à ce que Molière eut écrit : « Oui, mon père m’en parle et [à ce qu’il m’en dit par ailleurs, il ajoute] qu’il est revenu », et qui ne voit ce que la vivacité du dialogue y perdrait ?
Cela est sans contredit juste et parfaitement écrit ; mais à la suite, quand Agnès déclare à son tuteur qu’un jeune homme, malgré tous les obstacles, a trouvé le moyen de s’introduire près d’elle et de lui plaire, le tuteur se plaint d’avoir perdu tous les soins qu’il a pris pour lui plaire lui-même ; Agnès lui répond : Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous, Car à se faire aimer il n’a pas eu de peine.