Qu’on suppose maintenant que Molière n’ait pas su se rendre agréable à Louis XIV ; non seulement l’ouvrage, mais l’auteur lui-même étaient perdus pour la scène, et nous aurions plusieurs chefs-d’œuvre de moins. […] On put espérer dès lors que le Tartuffe ne serait pas perdu pour la scène. […] Il est donc heureux pour la scène française qu’il ait vécu dans les premières années de Louis XIV ; c’est un bonheur non moins grand pour le monarque, car le siècle qui porte son nom eût perdu le plus beau fleuron de sa couronne littéraire. […] Si le véritable but de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant, le dessein de Molière est de les perdre en les faisant rire, de même que ces serpents dont les piqûres mortelles répandent une fausse joie sur le visage de ceux qui en sont atteints. […] Lisée avait un frère jumeau qu’il croit perdu, et qui lui ressemblait parfaitement.
Ne nous amusons pas à dissiper des nuages dans un ciel serein ; c’est du temps perdu, ou plutôt fort mal employé. […] Le poète marche rapidement et nous entraîne à sa suite vers un but qu’il ne perd pas de vue, et qu’il nous fait entrevoir de moment en moment. […] Car nous avons perdu le secret d’Aristophane pour affranchir les personnages publics de leur tragique solennité, et pour les remplir de vie et de liberté comiques. […] Après une courte transition qu’on appelle la comédie moyenne, Ménandre, dont les ouvrages sont perdus, créa la nouvelle comédie, et la porta d’abord à son plus haut point de perfection. […] Qui la quitte, la perd.