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4. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

On en est quitte pour se dire : il pensait de telle manière dans la première partie de sa vie et dans la seconde il a pensé tout le contraire, on n’en est pas moins fixé. […] Mais Molière, vous le savez, se tient toujours le plus près possible de la nature, et la nature lui aura dit qu’un homme, à quarante-deux ans, ne doit guère penser au mariage, et surtout à un mariage disproportionné. […] Il a pensé qu’ils devaient être battus tous les deux, et ils le sont, ils le sont différemment, ils le sont comme ils doivent l’être, le premier par une sauvage, le second par une civilisée. […] Pensez donc à ce qu’on aurait dit, à tous les cris que l’on aurait poussés, à toutes les huées dont il aurait été l’objet, s’il avait voulu faire œuvre de penseur et de réformateur ! […] Pensez-vous, après tout, que ces précautions Servent de quelque obstacle à nos intentions ?

5. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

S’ils voulaient tout d’abord penser par eux-mêmes, ils ne seraient pas couronnés ; s’ils n’étaient pas couronnés, ils n’obtiendraient pas d’audition et n’arriveraient pas jusqu’à la rampe. […] Je me résignerais à le penser, si je n’avais vu mon étonnement et mon dépit partagés par des hommes éclairés dont le savoir me rassure. […] Pour un spectateur qui ose dire : Je m’ennuie, ou je m’amuse, on en trouve cent qui disent : Que pensez-vous de la pièce ? […] y pensez-vous ? […] Le vœu que j’exprime n’est pas d’ailleurs aussi singulier que voudraient le donner à penser les amis de la routine.

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