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116. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Molière aussi ne s’est-il pas fait un scrupule de placer dans ses Ouvrages plusieurs pensées, que Cyrano avait employées auparavant dans les siens ? […] Ainsi ce n’est pas toujours le mérite d’une pièce qui la fait réussir ; un Acteur que l’on aime à voir, une situation, une scène heureusement traitée, un travestissement, des pensées piquantes, peuvent entraîner au spectacle, sans que la pièce soit bonne. […] Molière qui n’avait en vue que de convertir le jeune homme, redoubla ses raisons pour le faire ; et enfin il réussit à lui faire perdre la pensée de se mettre à la Comédie. ―  Oh ! […] Chapelle avait de la sincérité, mais souvent elle était fondée sur de faux principes, d’où on ne pouvait le faire revenir ; et quoiqu’il n’eût envie d’offenser personne, il ne pouvait résister au plaisir de dire sa pensée, et de faire valoir un bon mot aux dépens de ses amis.

117. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Dès le début de sa pièce, il mit sur la scène, dans la bouche de la fraîche Henriette, cette franche expression du but pour lequel la femme est faite, en opposition aux théories sentimentales de l’éthérée Armande, qui se pâme au seul mot de mariage : Les suites de ce mot, quand je les envisage, Me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là, si j’en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner, etc.

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