Aussi est-il peu d’œuvres capitales spécialement consacrées à la peinture des mœurs et du cœur humain, qui n’aient subi ce travail d’investigation, cette analyse, parfois quelque peu indiscrète et souvent entachée d’exagération. […] Mais, encore une fois, tous ces traits particuliers sont venus se fondre dans le tableau général de la société contemporaine, et la peinture de cette société elle-même a été subordonnée, dans le travail du poëte, à une conception plus grande, plus vaste, pour rendre son œuvre durable, et lui donner un caractère d’universalité.
« La petite ode d’Horace, Donec gratus eram tibi, dit Voltaire, a été regardée comme le modèle (il eût été plus juste de dire le germe) de ces scènes qui sont devenues des lieux communs. » Lieux communs, soit ; mais ceux-ci du moins ne s’useront pas comme les autres : on ne se lassera pas plus de la peinture de l’amour, qu’on ne se lassera de l’amour lui-même.