Les marquis, les chevaliers, plus disposés encore que les filles nobles à exploiter ces vanités roturières, dérogeaient sans difficulté pour payer leurs dettes, et faire une certaine figure dans le monde,- c’est-à-dire pour jouer au lansquenet et s’habiller galamment. […] « C’est un caractère d’homme tout particulier : il a, comme je vous l’ai dit, cinq ou six commerces avec autant de belles, il leur promet tour à tour de les épouser, suivant qu’il a plus ou moins d’affaires d’argent ; l’une a soin de son équipage, l’autre lui fournit de quoi jouer , celle-ci arrête les parties de son tailleur, celle-là paie les meubles de son appartement, et toutes ses maîtresses sont comme autant de femmes qui lui font un gros revenu. » Le caractère est joli, assurément ? […] Dans cette pièce, on voit deux femmes qui, ne pouvant plus arracher d’argent à leurs époux, choisissent chacune pour caissier le mari l’une de l’autre, et le paient d’espérances trompeuses. […] Ils ont l’esprit subtil, la réplique vive, la main ouverte pour recevoir, et très souvent prompte à se payer elle-même ; il est rare que ces messieurs n’aient pas fait quelque expédition en mer sur les galères du roi par suite d’un malentendu avec la justice. […] Bernard pense qu’on regardera deux fois avant d’entrer dans une auberge de si belle apparence, où l’on ne peut manquer de payer fort cher.
Rappelons seulement les soins qu’il prodigua au jeune Baron, qui devait, par légèreté, le payer d’une étrange ingratitude; et la manière dont il faisait l’aumône. […] En faisant faire aux mœurs et aux lettres françaises l’apprentissage du bon ton, elle leur a rendu un éminent service; mais tous les apprentissages se paient et celui-là ne fit point exception. […] La France a payé cher la fausse position qu’elle a faite à la femme. […] Mais il est bientôt payé de cette sotte et ridicule ambition : il souffre tous les malheurs de quiconque se déplace mal à propos et se déclasse. […] Au XVIIe siècle l’église avait jugé prudent de ménager l’hypocrisie; au XVIIIe elle paya cher cette prudence équivoque.