Quelle excellente farce, où triomphe enfin le bon sens personnifié dans l’honnête homme de père si justement indigné des pommades, du lait virginal et du haut style 286 ! […] Il fit voir une vieille fille devenue folle au bruit étourdissant des madrigaux, du beau langage, des tourbillons et de l’amour platonique304 ; une belle et jeune fille pleine d’espérance, rendue sèche, orgueilleuse, incapable d’amour et de famille305 ; une gracieuse et spirituelle enfant près d’être immolée à l’engouement de sa mère pour un pédant aussi sot qu’intéressé306 ; une brave servante, humble providence de la maison, chassée comme une voleuse À cause qu’elle manque à parler Vaugelas307 ; enfin un père réduit dans sa maison au rôle d’ombre, condamné au silence par son amour de la paix, méprisé par ce trio de précieuses savantes, qu’indigne son peu d’esprit, et forcé enfin de protester contre la science et les lettres par cette immortelle boutade qui est dans la mémoire de tous308 : la guenille de Chrysale, rappelant sur la terre ces folles envolées vers les régions imaginaires du bel esprit, est un mot impérissable comme le pauvre homme de Tartuffe et la galère de Scapin 309. […] VII, Chrysale : Nos pères sur ce point étoient gens bien sensés, etc.
Le père de ces jeunes gens, Joseph Béjart, décéda au commencement de cette année 1643. […] Il est probable que le décès du père de ces jeunes gens retarda de quelques mois la constitution de la troupe. […] Béjart et Françoise Lesguillon, femme d’Étienne de Surlis, bourgeois de Paris, père et mère de lad. […] Cet office peu brillant que son père lui transmit fut loin par conséquent d’être inutile à Molière. […] Béjart père était mort.