Madame nous apprend dans ses lettres originales que « le roi, malgré ses intrigues, couchait régulièrement toutes les nuits avec la reine.
Si l’on en juge sur le nombre des originaux qu’il mit en scène, après les avoir soigneusement étudiés dans le monde, et par les fréquentes saillies écoutées dans les ruelles et répétées par l’écho railleur de ses comédies, Molière devait se complaire à ces hantises d’observateur ; il devait aimer ces utiles excursions dans les cercles mondains, où jamais son esprit ne se mit vainement aux écoutes. […] Sainte-Beuve, a fait quelque chose d’essentiel pour Molière, cela lui doit être compté. » Soit ; mais il est un autre service dont il ne faut pas lui savoir moins de gré : dans le même voyage, il lui fit connaître l’original de Tartuffe. […] Ninon, par exemple, aurait pu, à défaut de l’abbé Roquette, lui en indiquer un, qui, pour ces détails de galanterie sournoise et pour quelques autres encore, le valait bien, je vous assure, à ce point même qu’au dire de quelques-uns, c’est celui-là, et non Roquette, qui fut l’original. […] « Il avait son original », dit Grimarest137 ; et, faute de ce trait, on aurait pu ne pas le reconnaître. […] Il montrait par là jusqu’où allait l’indépendance de son esprit et combien il serait peu disposé à faire au Tartuffe les corrections qui pourraient trop en altérer le caractère : là, aussi, il avait son original.