Ce ne pouvait être pour sauvegarder leurs intérêts, car, pas plus alors qu’aujourd’hui, les enfants n’étaient obligés d’accepter la succession paternelle et d’en supporter les charges avec leurs biens propres ; ils n’avaient pour se mettre à l’abri de tout tracas qu’à faire, eux aussi, une renonciation. […] On ne le sut exactement que longtemps après, car la justice du temps, copiant les procédés de l’Inquisition, ne se croyait pas obligée de révéler aux gens les motifs de leur incarcération : on dut croire et l’on crut que les imputations d’Aubry paraissaient calomnieuses. […] Tout en tenant le libelle pour une pure infamie, il ne se croyait point obligé de venger l’honneur d’Armande et se disait au contraire disposé à abandonner volontiers la femme Guérin « au caquet de ses pareilles ». […] Pocquelin s’obligea à justifier qu’elle aurait été employée en journée d’ouvriers et à subroger le prêteur dans le privilège du constructeur. […] Le directeur était M. de Ratabon, surintendant des bâtiments du roi, le même qui joua un vilain tour à la troupe de Molière en jetant bas, sans façon, la salle du Petit-Bourbon, où elle avait débuté à Paris, ce qui l’obligea de chercher asile dans la salle du Palais-Royal.
Mais n’ai-je pas le droit de dire qu’un étranger, un Allemand surtout, irrite en moi des fibres exceptionnellement sensibles, quand il veut m’apprendre, à propos de Molière, cette langue que nos ancêtres parlaient peut-être à Molière lui-même, et que le devoir m’oblige à savoir ?