Anne d’Autriche qui, depuis longtemps sans doute, non seulement « connaissait » les plus considérables des confrères, mais encore entretenait avec eux des rapports de charité3, avait été obligée d’avouer à Mazarin le secret de leur existence. […] On s’explique ce que le comte d’Argenson est obligé de consigner dans son histoire, vers cette date de 1660 : « L’esprit du monde ne pouvait souffrir la Compagnie. » Mais il y avait encore, contre elle, autre chose. […] C’est un fait menu en soi, évidemment, que cette concordance entre l’intrigue du Tartufe, la chronique de Tallemant des Réaux et les archives authentiques de la Compagnie du Très-Saint-Sacrement ; mais comme cette concordance n’a pu être fortuite, elle nous oblige à penser qu’en composant L’Imposteur, Molière a eu, sinon directement en vue, au moins à la pensée, les confrères de MM. de Renty et de Dernières ; elle s’ajoute, pour les corroborer, aux autres faits propres à nous faire croire que Molière les a visés entre autres « dévots. » Mais « entre autres, » dis-je, et pas eux seuls41.
Valere adore une jeune veuve, la jeune veuve l’aime à son tour ; mais un contrat de mariage qu’elle a été obligée de signer avec un homme qu’elle abhorre, met le couple amoureux au désespoir.