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15. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Mais un dédommagement s’offre à nous ; c’est le tableau d’une société d’élite, qui s’éleva, avec le xviie  siècle, au sein de la capitale ; unit les deux sexes par de nouveaux liens, par de nouvelles affections ; mêla les hommes distingués de la cour et de la ville, les gens du monde poli et les gens de lettres ; créa des mœurs délicates et nobles, au milieu de la plus dégoûtante dissolution ; réforma et enrichit la langue, prépara l’essor d’une nouvelle littérature, éleva les esprits au sentiment et au besoin de jouissances ignorées du vulgaire. […] La gloire de Molière et celle des femmes illustres du temps sont intéressées à ce que la postérité reconnaisse la différence de leur tâche, qui n’avait rien d’opposé, l’une étant de purger la société d’un ridicule, l’autre d’y introduire un mérite nouveau ; cette tâche, il faut leur savoir gré de l’avoir également bien remplie.

16. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Admettons un second théâtre, donnez-y votre ouvrage sous un autre titre, un jugement nouveau appréciera son juste mérite. […] — Les pieces anciennes : elles valent bien les nouvelles. — D’accord. Mais un théâtre ne peut se soutenir sans nouveautés, & je le prouve par l’Opéra, qui a le fonds le plus riche, qui peut le rajeunir en changeant la musique de quelques ariettes, ou les ballets, qui donne le même spectacle trois mois de suite, & qui languit faute de pieces nouvelles. […] On pourroit jouer tous les ouvrages nouveaux durant l’été, & trois jours seulement ; les connoisseurs viendroient en foule pour les juger. […] Loin de s’endormir dans le sein de l’indolence, ils feront continuellement de nouveaux efforts.

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