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74. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Mais rien ne montre que cette existence l’ait dégoûté, et que même il n’en aimât point les misérables combats, les triomphes et les revers presque également humiliants. […] Paraphrasant l’histoire de la résurrection de Lazare, il montre le sommeil, la mort, la corruption, l’odeur infecte du cadavre, comme les traits qui caractérisent les divers états de l’âme pécheresse. […] Néglige-t-il de s’en couvrir, lorsqu’on lui montre que sa pièce est moins une satire du vice, qu’une raillerie et une parodie de la vertu ? […] Alceste veut que l’on montre toujours le fond de son cœur, que l’on dise ou plutôt que l’on jette partout et toujours toute vérité. […] La comédie du Misanthrope nous montre trois femmes : aucune ne déroge aux traits caractéristiques de la famille poqueline.

75. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Si le génie dramatique s’y montre à peine, le grand écrivain en vers s’y révèle déjà tout entier. […] Quand la toile se lève, il est sur le point de l’épouser : son plan a réussi ; la fille lui paraît mûre pour lui ; il triomphe ; et comme il ne serait pas content d’avoir raison si quelqu’un n’avait tort, Molière le montre, dans la première scène, accablant Ariste son frère, qui a élevé Léonor avec indulgence, de la supériorité de son système d’éducation. […] Je n’ai pas peur de l’honnête liberté de ses discours ; une fille qui montre ainsi sa pensée n’a pas d’action à cacher ; et si j’étais à la place de Chrysale, j’aurais bien plus de souci d’Armande, à qui le mot de mariage fait monter le rouge à la figure, que d’Henriette, qui se défie de la galanterie à cause de sa ressemblance avec le bel esprit, et qui ne voit l’amour que dans un mariage où le cœur est approuvé par la raison.

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