/ 216
125. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Il n’est vice, ou faiblesse, ou sottise qui n’y passe ; il ne se laisse éblouir par aucune fausse respectabilité ; et du moment que le sentiment le plus sacré sort de la juste nature, Molière l’empoigne au passage, et en met à nu le ridicule. […] Je demeure d’accord que, selon toute vraisemblance, à ce moment particulier de la première du Misanthrope, c’est-à-dire le 4 juin 1666, Molière devait être fort en peine. — Il relevait de maladie et venait de se brouiller avec sa femme, qu’il aimait. […] C’est le moment en effet : l’ennemi a baissé de ton. […] Admirable profession de foi et qui dans son emportement égoïste couronne de la façon la plus comique, cette scène qui d’ailleurs, je crois l’avoir assez indiqué, ne s’écarte pas un moment de la plus franche comédie !

126. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Louis XIV qui, à ce moment, détestait les nouveaux hérétiques plus que les protestants mêmes, Louis XIV y fut pris. […] Ces saintes exagérations n’offrent rien d’insolite, on est dans un moment d’outrance. […] Son rôle, ajoute l’imaginatif critique, n’est pas du tout un rôle comique ; Userait aisément terrible et il l’est un moment, malgré les efforts de Molière pour modérer la situation… Tartuffe est l’athée en rabat noir ». […] « Il est aisé de voir par là, continue l’ami de Molière, pourquoi la galanterie de Panulphe est ridicule…  Le mauvais effet qu’elle produit le fait paraître si fort et si pleinement ridicule que le spectateur le moins intelligent en demeure pleinement convaincu. » Il est bon de se rappeler que cette appréciation du rôle date du moment où la pièce se jouait sous la direction de Molière, où ses intentions, scrupuleusement observées, éclataient dans tout leur jour.

/ 216