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12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Si, dans une piece à caractere, il est nécessaire que depuis l’exposition jusqu’à l’arrivée du héros, tout le peigne, tout nous parle de lui ; par une suite de cette regle dictée par la raison, & autorisée par l’exemple des meilleurs maîtres, il est clair qu’une piece à caractere est défectueuse, si, après qu’on nous a fait le portrait du premier personnage, après qu’il a paru lui-même à nos yeux, nous ne voyons pas toute l’action rouler par lui, sur lui, ou pour lui ; c’est-à-dire, s’il n’est pas la cause directe ou indirecte de tout ce qui se passe sur la scene ; si tout ne part pas de lui, ou ne rejaillit pas sur lui ; si enfin la scene est un seul moment sans qu’il y soit question de lui. […] au moment des récoltes ! […] (Après quelques moments de silence & d’agitation.) […] S’est-il démenti un moment ? […] Il n’a pas été distrait là-dessus un seul moment, même par son amour.

13. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

ce fut justement à ce moment-là de son triomphe (derniers moments du bonheur poétique, moments sacrés de cette pure joie des beaux-arts ; pour ces moments-là le dernier bandit des Abruzzes aurait de l’enthousiasme et du respect), qu’un homme caché, perdu dans la foule, attendait mademoiselle Mars, le poignard à la main.

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