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97. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

On ne connoissoit guéres alors que des piéces chargées d’intrigue ; l’art d’exposer sur la scéne comique des caractéres & des mœurs, étoit réservé à Moliere. […] Une critique fine & délicate des mœurs & des ridicules qui étoient particuliers à son siécle, lui parut être l’objet essentiel de la bonne comédie. […] Mais les deux poëtes latins, plus uniformes dans le choix des caractéres, & dans la maniére de les peindre, n’ont représenté qu’une partie des mœurs générales de Rome. Le poëte françois a non seulement exposé sur la scéne les vices & les ridicules communs à tous les âges & à tous les pays, il les a peints encore avec des traits tellement propres à sa nation, que ses comédies peuvent être regardées comme l’histoire des mœurs, des modes, & du goût de son siécle ; avantage qui distinguera toujours Moliere de tous les auteurs comiques. […] C’est par des exemples pareils, plus sensibles que de simples discours, qu’il s’appliquoit à former les mœurs de celui qu’il regardoit comme son fils.

98. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Il donna avant & depuis ce tems-là, plusieurs pieces dans le veritable goût de la comedie, que nos auteurs avoient negligé, corrompus par l’exemple des Espagnols & des Italiens, qui donnent beaucoup plus aux intrigues surprenantes, & aux plaisanteries forcées, qu’à la peinture des mœurs & de la vie civile.

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