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118. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Vous êtes un tartufe, un avare, un misanthrope, vous jouerez le rôle, mais vous ne ferez rien de ce qu’a fait le poète : il a fait le tartufe, le misanthrope, l’avare, et non pas un certain avare, un certain misanthrope, un tartufe exceptionnel. » Le grand comédien est tout… il n’est rien ! […] Il nous force à rire du Misanthrope ! […] la belle excuse pour un public qui vient d’applaudir Le Misanthrope ! […] Ici le bourgeois, et plus loin les Misanthropes qui vivent de leur esprit, et les Célimènes qui vivent de leur beauté. […] que si près du Misanthrope que dis-je ?

119. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Vous vous êtes réglé sur de méchants modèles, Et vos expressions ne sont point naturelles… Et le misanthrope condamne chaque expression tour à tour ; il n’en épargne aucune et, pour protester contre toute affectation, toute recherche, il se met à chanter : Si le roi m’avait donné Paris, sa grand’ville…, etc… Aussitôt le public d’applaudir à cette mâle simplicité, d’approuver Alceste et Molière, qui s’exprime, croit-on, par la bouche d’Alceste ! […] N’oublions jamais la complexité de ce caractère du misanthrope, sur lequel nous reviendrons plus tard. […] De là vient que le Misanthrope est un chef-d’œuvre de haute raison et de pitié profonde.

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