C’est dans cette même année qu’il prend à l’auteur de La Jalousie du Barbouillé et de Sganarelle la fantaisie de se marier avec Armande Béjart. […] Ce livre, il l’intitule d’un titre fictif, d’un titre inventé par lui ; le livre n’existe pas ; Molière calque sans doute le titre de ce livre sur celui de quelques maximes de dévotion ; il l’appelle : Les Maximes du mariage, ou les Devoirs de la femme mariée avec son exercice journalier. […] Dom Juan recherche le plaisir, c’est évident ; mais, s’il veut bien séduire, il veut aussi se marier ; il faut que son orgueil d’homme et de gentilhomme révolté foule aux pieds et marque de son mépris les engagements les plus saints ; il séduit en promettant le mariage, mais il veut se marier et violer son mariage avec Dona Elvire, comme il viole dans son propre père la sainteté du caractère paternel. […] Dans ce combat, quand il l’a fallu, il a usé de moyens brutaux, de brutalités terribles ; par exemple, quand il fait dire à Angélique de Sotenville, en manière d’excuse de tout ce qu’elle se permet, que son père l’a mariée malgré elle. […] Je sais bien que les fils et les filles ne se marient plus malgré eux, que la loi a prévu vingt moyens de les défendre contre la force ; mais n’arrive-t-il jamais que par un système de contrainte trop rigoureuse, on éteigne chez l’enfant qui s’éveille à l’action, jusqu’à la notion de la volonté ?
* ** Manille, mère de Lucinde, va marier sa fille à un capitan ; mais Lucinde aime Lisandre et, par l’intermédiaire de sa servante Phénice ainsi que du parasite Fripesauces, elle informe Lisandre qu’il a un moyen sûr de pénétrer auprès d’elle.