« Si l’on ne connaît de maux aux hommes que ceux qu’ils sentent et qu’ils confessent, on est trop mauvais médecin de leurs maladies. […] Argant renvoyer les médecins ? […] Je suis par cette première faveur réconcilié avec les dévots, et je le serai par cette seconde avec les médecins. » Il faut avouer que Bourdaloue était moins familier. […] Premièrement, ils ne gênent pas l’art dramatique et ils veulent bien que M. de Molière joue les dévots, les médecins et les maris ! […] Le médecin de la passion n’est pas l’histrion, ni le savant, ni même l’ami ; c’est le prêtre.
» Et cette longue lutte que Molière soutint contre la médecine et les médecins de son temps, ces satires qui ne furent pas toujours a son honneur, espère-t-on en pénétrer l’esprit, en saisir la justesse et l’excuse si l’on n’est familier avec les systèmes et les procédés des empiriques de son époque, avec. tous les ridicules qu’ils fournissaient à sa verve comique, si l’on ignore enfin sa liaison avec trois célèbres médecins, qui durent l’aider de leurs renseignements, Liénard, Bernier et Mauvillain ? […] Mais tenez pour sûr que parmi ces beaux esprits il se trouvait des médecins : certaines expressions techniques, l’exactitude des détails qui prouve une connaissance intime des usages de la Faculté, trahissent, à n’en pas douter, la collaboration ou tout au moins les conseils de gens de profession. […] Il se joua l’a un de ces drames que connaissent bien les notaires, les médecins et les confesseurs. […] En outre, les médecins diront si Mlle Molière, qui venait d’accoucher, six semaines avant les fêtes, était une conquête désirable et facile. […] Maurice Reynaud, Les Médecins au temps de Molière.