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25. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Surtout, je me garderai de contrister le cœur des mères par l’imprudence de mes paroles. […] Comme ce sont à peu près les seules mères que Molière ait peintes, il faut renoncer à fixer notre choix et nous occuper de trouver notre fiancée. […] Armande a les défauts de sa mère, et ne possède aucune de ses qualités ; elle est même plus vicieuse. […] Mais rappelez-vous la franchise habituelle de son caractère, l’espèce de solitude que les dédains de sa sœur et de sa mère ont faite autour d’elle, l’expérience précoce qu’elle y a acquise, l’extrême péril que court son bonheur, et enfin le langage du temps, moins réservé dans les termes, sans que peut-être le fond fût plus corrompu. […] Les jeunes filles, dans Molière, n’attendent pas toujours l’ordre d’un père à se choisir un époux ; elles se révoltent même quelquefois ; mais, dans leur révolte même, le père ou la mère gardent pour elles un caractère sacré ; elles lâchent d’éluder ou de fléchir leur volonté, mais elles ne l’enfreignent pas.

26. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Il semble qu’Henriette pourrait souffrir les hommages de Trissotin, quand ce ne serait que pour en rire, et pour complaire aux idées de sa mère : non, elle le prendra à part pour lui dire : Je vous estime, autant qu’on sauroit estimer ; Mais je trouve un obstacle à pouvoir vous aimer : Un cœur, vous le savez, à deux ne sauroit être, Et je sens que du mien Clitandre s’est fait maître480. […] Quel dégoût inspire le Tartuffe avide et luxurieux Qui convoite la mère en épousant la fille493 ! […] Chaque matin, l’ange de vie et de mort apporte à la mère commune une nouvelle parure ; mais toutes ces parures se ressemblent. » A. de Musset, André del Sarto, act.

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