ce fut un jour glorieux pour le pays que celui où le premier corps littéraire de l’Europe, une assemblée d’hommes également illustres par la vertu et par le génie, après une étude consciencieuse de la vie et des ouvrages de Molière, vint dire à la France : cet homme qu’on abreuva de mépris, cet homme dont on outragea les cendres, nous appelons sur lui la reconnaissance du monde et nous proclamons son éloge. […] Assurément une souscription destinée à élever la statue de Molière n’aurait pas moins de succès dans Paris ; les corps littéraires et les théâtres s’empresseraient de s’inscrire collectivement ; les auteurs et les acteurs apporteraient leurs offrandes individuelles.
Le Mercure ne s’est pas imposé grand travail : il a colligé, sans lien ni suite, des extraits de Baillet, de Rapin, de Bouhours, de Despréaux, de Bayle, de Rostaut, de M me Dacier, de Grimarest, de La Bruyère, de Muratori et de Saint-Évremond, et deux fragments du Journal littéraire de La Haye et des Mémoires de Trévoux. […] L’auteur du Journal littéraire de La Haye 38 regarde Moliere comme le meilleur poète comique qu’on puisse trouver parmi les anciens aussi bien que parmi les modernes. […] Tout ce qui suit jusqu’à la fin de ces Mémoires a été reproduit mot pour mot dans les Variétés historiques, physiques et littéraires, ou Recherches d’un sçavant, contenant plusieurs pièces curieuses et intéressantes : Paris, Nyon fils et Guillyn, 1752, t.