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121. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Alors il enferme les anciens dans sa bibliothèque, il jette par-dessus bord les figures clichées du théâtre italien et choisit même la prose en lieu et place du langage obligatoire des vers ; puis, avec une hardiesse dont ses contemporains n’ont pu revenir de longtemps, il peint tous les travers qui le frappent dans cette vie de Paris : les modes excentriques, la prétention dans le langage, bref, toute cette éducation faussée qui dominait alors. […] Il y a tout lieu d’imaginer que la nôtre secondera le zèle qui nous anime, surtout si vous voulez bien y mettre le sceau de votre approbation. […] Je veux dire qu’au lieu des pièces de Corneille, Je jouay l’Étourdy qui fut une merveille. […] Elle n’y fut pas plus tôt que la Molière envoya deux gardes pour la faire sortir de l’amphithéâtre, et se donna le plaisir d’aller lui dire elle-même que, puisqu’on la chassait de sa maison, elle pouvait bien à son tour la faire sortir d’un lieu où elle était la maîtresse. […] Plus d’unité de lieux ni de temps : des estocades et des évocations, des duels de cavaliers dans les forêts et des apparitions de spectres dans les tombeaux.

122. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Le public rit où il peut rire ; trop heureux quand il s’amuse, il ne regarde pas dans quel lieu. […] En ce temps-là, vous auriez mis un bas troué à cette jambe, toute la ville eût demandé en quel lieu donc l’enfant avait acheté ces bas brodés à jour ? […] Il faut laisser ces carcans de pierreries aux jeunes demoiselles du Vaudeville, aux ingénues du Palais-Royal et autres lieux. […] Quel patois des plus mauvais lieux ! […] C’est un nommé Moncade, un beau, d’un certain âge, qui n’a ni feu ni lieu, ni parents ; ni amis, ni état dans le monde.

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