Une autre fois il rend visite à une femme, & se persuadant bientôt que c’est lui qui la reçoit, il s’établit dans son fauteuil, & ne songe nullement à l’abandonner : il trouve ensuite que cette Dame fait ses visites trop longues ; il attend à tous moments qu’elle se leve & le laisse en liberté : mais comme cela tire en longueur, qu’il a faim, & que la nuit est déja avancée, il la prie à souper ; elle rit, & si haut qu’elle le réveille. […] Heureusement pour lui le valet de son frere survient, le prend pour son maître, le délivre & lui demande la liberté, que Menechme perdu lui accorde sans peine ; aussi agit-il avec son véritable patron, comme s’il étoit libre ; il soutient qu’il vient d’être affranchi par lui.
Il ne reste que Tchao-so avec la Princesse son épouse ; il est le gendre du Roi, il n’est pas à propos de le faire mourir en public : persuadé cependant que pour empêcher qu’une plante ne repousse, il faut en arracher jusqu’à la plus petite racine, j’ai supposé un ordre du Roi, & j’ai envoyé de sa part à Tchao-so trois choses, une corde, du vin empoisonné, & un poignard, ne lui laissant que la liberté du choix.