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75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Nous sommes nés pour être imitateurs, & l’imitation est même nécessaire à notre être, puisque ce n’est qu’en imitant que nous parvenons à prononcer des sons de convention, à répéter des mots françois, espagnols, chinois, russes, &c. d’après les personnes qui nous entourent ; à parler enfin une langue qui doit nous être de la plus grande utilité le reste de nos jours. […] Scarron avoit certainement de l’esprit, de la gaieté ; il possédoit la langue espagnole, & connoissoit bien le théâtre de cette nation, source inépuisable de comique ; il avoit la fureur d’occuper la scene : avec tout cela, qui n’auroit pas attendu de lui des pieces passables ?

76. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Elles peuvent être l’objet d’une comparaison intéressante avec les pièces qui en sont sorties, et justifier le mot de Boileau : « Il y a toujours quelque chose de saillant et d’instructif dans les moindres ouvrages de Molière. » Après avoir terminé notre Dictionnaire de la langue de Racine, nous avons hardiment abordé le Dictionnaire de la langue de Molière. […] Que n’ouvrait-il le Trésor de langue française ancienne et moderne, par Nicot ! […] L’auteur avait parlé sa langue, et une langue plus énergique que la nôtre, puisque nous n’avons point de mot qui puisse renforcer un commandement impératif comme je le veux ! […] Quant aux notes grammaticales, tout ce qui tient à l’histoire de la langue a trouvé place dans notre commentaire ; tout ce qui tient à la grammaire proprement dite en a été écarté. […] Ses pièces, représentées sur tant de théâtres, traduites en tant de langues, le feront admirer autant de siècles que la scène durera.

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