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61. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Il se plaît au beau langage, à la période savante, à la recherche, à l’ornement, et il n’est jamais plus heureux et plus fier que s’il rencontre un grand orateur, à la place même où il ne cherchait qu’un journaliste. […] Sachez cependant parler son langage à chacun de ces esprits dont se compose l’esprit universel. […] Relisez L’Impromptu de Versailles, dans lequel Molière et Brécourt, de La Grange et du Croisy, mademoiselle de Brie et mademoiselle Molière jouent leur rôle ; est-il possible de parler un meilleur langage, qui sente plus, en même temps, son théâtre et la bonne compagnie ? […] Voici le glas de la nuit ; langage du temps nous ordonnant de méditer ces paroles : Au lit ! […] Vous lui parlez un langage qu’elle n’entend pas, vous lui faites des menaces qu’elle ne saurait comprendre !

62. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

D’un poétique éclair ton visage rayonne ; Voilà ton large front, ton œil contemplateur, Des replis de notre âme intime scrutateur, Tes deux épais sourcils que ta sage malice Semblait froncer exprès pour effrayer le vice, Tes lèvres d’où jaillit ce langage nerveux, Qui, sans prudes détours disant ce que tu veux, Fort comme ta raison, vrai comme la nature, Reste du monde entier l’éternelle lecture.

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