Qu’il y ait peint tout à fait et au juste son état d’esprit, il était trop poète pour cela. […] Elle a fait éclater ensuite une disposition toute divine, et ses pieds amoureux sur l’émail du tendre gazon traçoient d’aimables caractères qui m’enlevoiont hors de moi-même et m’attachoient par des nœuds invincibles aux doux et justes mouvemens dont tout son corps suivoit les mouvemens de l’harmonie. » En paraissant devant la cour avec l’Elmire du Tartuffe, Armande aborde un caractère autrement sérieux que les rôles d’aimable fantaisie et de convention romanesque où nous venons de la voir. […] Comme si l’éducation d’Agnès, tenue dans l’ignorance de tout, « rendue idiote autant qu’il se pouvoit, » n’était pas juste le contraire de celle d’Armande, telle qu’on la connaît ou qu’on la devine par l’École des maris !
Selon lui, Molière pensait toujours juste, mais il n’écrivait pas toujours juste, parce qu’il suivait trop l’essor de son premier feu, et qu’il lui était impossible de revenir sur ses ouvrages. […] Le Roi défendit dès-lors cette Comédie pour le Public, jusqu’à ce qu’elle fût achevée et examinée par des gens capables d’en faire un juste discernement, ajoutant que pour lui, il ne trouvait rien à dire à cette Comédie. […] Cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas, qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste. […] Il mourut dans les mêmes circonstances que son illustre prédécesseur, en sortant de scène juste après avoir joué le Malade imaginaire, et les siens connurent les mêmes difficultés pour son enterrement.