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115. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Les adversaires de l’Hôtel de Bourgogne avaient de si bonnes raisons à donner, la cause qu’ils défendaient était si fort la cause populaire, que les juges donnèrent gain de cause à l’Hôtel de Bourgogne. […] Or, parmi ces derniers sages, il y avait des juges au Parlement, voire des juges au grand conseil. […] » Jamais, en effet, même en comptant la grande scène de Célimène devant le jury qui la juge sans pitié, Molière n’a rien fait de plus complet, de plus hardi. — Ce beau troisième acte est difficile à bien jouer… la comédienne aura-t-elle assez d’ironie, assez de sang-froid ? […] La raillerie et la calomnie sans pitié, l’éloquence écrasante, l’exil qui chasse Aristide le Juste parce que tel bourgeois d’Athènes se fatigue d’entendre Aristide être appelé le Juste, c’étaient là les conditions de la gloire athénienne. — Le plus grand homme de la ville de Minerve (ainsi le voulait cette injuste démocratie) était né, vivait et grandissait au milieu des huées ; les citoyens oisifs sur la place publique, les rhéteurs dans leurs écoles, l’orateur à la tribune, le juge à son tribunal, le soldat à l’armée, accablaient les honnêtes gens de cette ingrate et turbulente république, sous la calomnie et le sarcasme. […] le bouffon va parler comme un juge ; le vil comédien va se poser en magistrat ; le poète, car il a toutes les grâces de l’invention, toute la verve intarissable, toute la chaleur hardie, pittoresque et railleuse qui fait les poètes comiques, le poète va tout à l’heure accomplir son métier d’athlète : il va se prendre corps à corps avec les plus puissants par l’intelligence ou par la force.

116. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Malgré tous ses serments & malgré ses erreurs, A la moindre apparence il reprend ses fureurs : Il me charge en son cœur de crimes effroyables ; Vos yeux seuls en seront les juges équitables.

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