Les siècles ont transformé la société, ils ont enseveli les pompes fastueuses de Versailles; il n’y a plus ni roi, ni cour; mais l’homme n’a point changé; nos travers ont pris un autre nom, un autre habit sans rien perdre de leur nature, et en riant des Sganarelle, des Géronte, des Trissotin, des Purgon, des Orgon, de M. […] « Et était la bouche d’Enfer très bien faite, dit la Chronique de Metz ; car elle ouvrait et cloait quand les diables voulaient entrer et sortir, et elle avait deux gros yeux d’acier. » Tout d’abord on vit Dieu en paradis avec ses anges, qui l’imploraient pour la rédemption de l’homme. Paix et Miséricorde se jetèrent à ses pieds; Justice et Vérité plaidèrent contre Paix et Miséricorde, en suite de quoi Dieu déclara que, pour racheter le crime commis, il fallait qu’il se trouvât un homme sans péché, qui consentît à souffrir les tourments et le supplice pour le salut de l’humanité. […] Cette histoire, qui avait sans doute l’intention d’être édifiante, est une sorte d’abrégé de la Moralité de l’Homme mondain, composée par Simon Bourgouin, valet de chambre du roi Louis XII. […] Un seul homme, au temps de Louis XI et dans toute notre vieille littérature, a eu cette langue et ce génie, c’est Villon, ce poète populaire, « né de Paris emprès Pontoise, » et dont les années concordent si exactement avec la date de Patelin qu’il en ressort un invincible rapprochement.
Quel homme brusque ! […] Cet homme est ennemi de la cérémonie. […] L’homme de génie, représentant d’une époque privilégiée, est le seul, d’un groupe nombreux, qui atteigne au sommet de la montagne ; mais ceux qui le précèdent, qui le soulèvent et le portent dans cette laborieuse ascension, et qui demeurent en route, concourent à son succès et associent leur mémoire à la sienne.