/ 131
36. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

La bonne volonté dont il avait donné des preuves au péril de sa tête, lui valut sa grâce, et même l’autorisation de rentrer au théâtre. […] La Grange s’y distingua singulièrement ; il avait du feu, de la hardiesse, de la grâce, et ne plaisait pas moins en débitant ses compliments (terme technique) qu’en jouant ses rôles. […] Cette actrice était belle, avait beaucoup de grâces, et possédait le talent de la danse, bien plus rare à cette époque qu’il ne l’est aujourd’hui. […] Pour juger des grâces de sa personne, et des charmes de son esprit, il faut lire le portrait que Cléonte fait de sa maîtresse dans Le Bourgeois gentilhomme ; tous les auteurs du temps prétendent que Molière y a peint sa femme sous le nom de Lucile, et cela est fort vraisemblable. […] Louis XIV, alors âgé de vingt-six ans, aimait à déployer les grâces majestueuses de sa personne, dans des ballets où figurait avec lui l’élite de ses courtisans, mêlée à celle des danseurs de profession.

37. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Le Phormion grec, dans le dessein de se réjouir aux dépens de jeunes étourdis, se les attache par toutes sortes de ruses hardies ; c’est un espiègle plein de grâce et de mesure. […] Un poète habitué à monter sur des échasses, n’a que des mouvements maladroits dans un genre où il ne s’agit que de marcher à fleur de terre ; mais avec grâce et légèreté. […] La simplicité des vers de Quinault est la même que celle du madrigal ; s’il tombe de temps en temps dans le doucereux, il exprime d’autres fois des émotions délicates avec une grâce charmante et la plus douce harmonie. […] Il serait difficile de surpasser les bons acteurs français, sous le rapport de la grâce et de l’assurance du maintien, et sous celui de la précision, de l’élégance, de l’aisance parfaite avec laquelle ils récitent les vers. […] Cette expression ne dénote pas du moins un sentiment bien délicat de la dignité et de la grâce, que dans une représentation idéale, telle que veut être celle de la tragédie française, on doit toujours conserver, même au milieu des plus vifs emportements des passions.

/ 131