Ne craignez rien : son triomphe est encore trop près ; il en a gardé toutes les fumées. […] Mais écrivant pour la comédie, il n’a pas voulu rendre la vérité triste pour la rendre plus forte ; il a donné pour amants aux deux jeunes filles d’honnêtes jeunes gens qui respectent ce qu’ils aiment ; et c’est encore un trait charmant de vérité, qu’elles aient conservé, malgré leurs précepteurs, un sens moral qui rend leurs tromperies innocentes par la pudeur qu’elles savent y garder, et par le mariage qui est au bout.
Il est permis à des collégiens, à des femmes, de garder sur leurs yeux le bandeau du patriotisme littéraire ; les collégiens sont ignorants, et les femmes sont naturellement passionnées. […] Il crie, il est rude, il rompt en visière, et s’il gronde quelqu’un, il lui remet devant les yeux toutes ses iniquités passées… À moins qu’il ne soit persuadé qu’il y va de la vie des gens, il ne leur gardera pas le secret449. » En 1666, Molière créa le personnage d’Alceste. […] « Il ne suffit pas de garder le respect que nous devons au demi-dieu qui nous gouverne ; il faut épargner ceux qui ont le glorieux avantage de l’approcher, et ne pas jouer ceux qu’il honore d’une estime particulière. » De Villiers, Lettres sur les affaires du théâtre.