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135. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Il y a longtemps qu’on a pulvérisé ce sophisme frivole; mais il n’est pas inutile d’observer que ces systèmes d’erreur, sur lesquels on a fait de nos jours des volumes dont les auteurs se croyaient une profondeur de génie bien supérieure au plus grand talent dramatique , se retrouvent dans les amusements de la jeunesse d’un poète comique, et ne valent pas une scène de ses moindres pièces. […] Au surplus, on a oublié ces querelles de l’amour-propre, et l’on ne se souvient plus que des productions de leur génie. […] Ce dialogue est la nature même : le poète, qui était joueur, n’a eu de ces mots-là que dans la peinture d’un caractère qui est le sien ; et Molière, qui en est rempli, les a répandus dans tous ses sujets; en sorte qu’il a toujours trouvé par la force de son génie ce que Regnard n’a trouvé qu’une fois et dans lui-même.

136. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

J’avoue que Molière, avec son génie habituel, a tiré de cette opposition des effets surprenants. […] Don Juan est une pièce bâclée ; bâclée par un homme de génie, je le veux bien ; mais horriblement bâclée. […] C’est le génie d’où elle émane, c’est le goût qui la comprend et qui la sent. […] car Molière, — et c’est là un trait de génie, — n’a pas voulu que l’amour de Tartuffe fût ridicule. […] C’est que chacune de ces interprétations est accommodée au génie propre de l’artiste.

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