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88. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il y a un type de Molière que tout le monde connaît, car il a été répandu à profusion par tous les procédés possibles de reproduction artistique : taille assez haute, élégante et libre, grands yeux noirs, grand nez aux larges narines, grande bouche aux lèvres charnues, teint brun, poil châtain foncé, avec la petite moustache et l’ample perruque caractéristiques du siècle ; et, malgré cette exagération de tous les traits, rien de déplaisant ni de vulgaire, une expression générale de force, de génie et de bonté. […] Ce Molière est à la fois si général et si présent au souvenir de tous, qu’il provoque des attributions très fantaisistes. […] Je ne parle pas seulement des sommes assez fortes qu’il prélevait sur les recettes de son théâtre et distribuait directement ou par l’intermédiaire des religieux ; c’était là une pratique générale chez les comédiens. […] Quant à la seconde, elle ne fait que confirmer cette vérité d’expérience, que, très rarement, un homme mûr conseille à un jeune homme d’embrasser la profession qu’il a lui-même choisie ; et il y a bien des choses dans une habitude si générale : la confiance en ses propres forces, la défiance de celles d’autrui, cette amertume contre la destinée, si commune entre quarante et cinquante ans.

89. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

La pièce fut jouée avec un applaudissement général, et j’en fus si satisfait en mon particulier, que je vis dès lors l’effet qu’elle allait produire. […] Un jour il demandait au duc de Vivonne, général des galères : Quand est-ce que le Roi ira à la chasse ?

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