Molière, comédien, atteignit mieux que le plus puissant théoricien ce milieu des prolétaires et des femmes qui, « pour être peu apte aux inductions générales et aux déductions fort prolongées, est d’ordinaire mieux disposé à sentir cette combinaison de la réalité avec l’utilité qui caractérise la positivité », ce milieu dont l’esprit se trouve naturellement disposé à la saine philosophie qui exige une attention désintéressée, sans indifférence. […] On le trompe, on le dupe ; Tartuffe ment, il ne méprise les richesses que faute d’en posséder et parle trop de sa naissance pour un homme uniquement occupé du ciel : Qui d’une sainte vie embrasse l’innocence Ne doit pas tant prôner son nom et sa naissance… Mais elle ne s’attarde guère à ces considérations générales. […] Une honnête femme, aux discours d’un galant, n’a que faire de jeter les hauts cris. » Elmire dit justement : Que ce n’est point de là que l’honneur peut dépendre Et qu’il suffit pour nous de savoir nous défendre… « Autant que possible, évitez le scandale », dit encore Molière (et c’est là un conseil d’une portée toute générale où il faudrait se garder de voir une coupable tolérance pour le vice), le scandale ne saurait rien enfanter que de déplorable en soi.
Tandis que la tradition burlesque régnait presque souverainement sur la scène italienne, et que les types, inventés une fois pour toutes, y reproduisaient chaque ridicule dans son expression générale, nos bouffons ne perdaient pas l’habitude de regarder autour d’eux, de peindre sur le vif un caractère particulier, de saisir l’actualité au passage, d’exercer enfin l’esprit observateur et satirique propre à la nation.