Que j’aime bien mieux cette parole de saint François de Sales : « Il faut tout faire par amour et rien par force. » Renonçons donc, nous aussi, à chercher dans la contrainte le bonheur et la sécurité de notre ménage. […] L’homme seul est un être incomplet ; il sait qu’il lui manque quelque chose, et une force intérieure le pousse à combler le vide qu’il sent en lui. […] Accoutumez-la à l’application, au travail domestique, aux détails du ménage, afin qu’elle soit en état d’élever des enfants avec autorité et prudence dans la crainte de Dieu. » Ailleurs il développe sa pensée dans un passage que je rapporterai tout entier parce qu’il prête une force singulière aux observations que j’ai présentées plus haut : « Si une fille doit vivre à la campagne, de bonne heure tournez son esprit aux occupations qu’elle y doit avoir, et ne lui laissez point goûter les amusements de la ville… Si elle est d’une condition médiocre de la ville, ne lui faites point voir des gens de la cour : ce commerce ne servirait qu’à lui faire prendre un air ridicule et disproportionné… Formez son esprit pour les choses qu’elle doit faire toute sa vie ; apprenez-lui l’économie d’une maison bourgeoise, les soins qu’il faut avoir pour les revenus de la campagne, pour les rentes et pour les maisons qui sont les revenus de la ville… et enfin le détail des autres occupations d’affaires ou de commerce dans lequel vous prévoyez qu’elle devra entrer, quand elle sera mariée. » Ces occupations, c’est le vrai rôle et la dignité de la femme ; car, selon le même Fénelon « il faut un génie bien plus élevé et plus étendu pour s’instruire de tous les arts qui ont rapport à l’économie… que pour jouer, discourir sur des modes, et s’exercer à de petites gentillesses de conversation. » C’est aussi son vrai bonheur, et je ne vois pas sans regret que beaucoup de femmes soient devenues par leur faute, comme des étrangères dans leur famille, ignorantes des affaires du mari, qu’elles ne connaissent souvent que par leur ruine, une sorte d’objet de luxe qu’il entretient à grands frais, et qu’il montre, mais auquel il ne tient que par vanité.
Monsieur, par la présente, il vous plaira payer à Damoiselle, en blanc, d’elle valeur reçue ; & Dieu sait la valeur. » La distraction a certainement une suite très plaisante : voyons ce qui la fait naître, nous conviendrons qu’elle est amenée par force, & qu’elle n’est pas du tout dans la nature. […] Un soir que Monsieur votre fils avoit soupé dehors ; lorsqu’il fut revenu de son grand repas, il se coucha ; nous en fîmes autant, & nous dormions déja profondément : par hasard, j’avois oublié d’éteindre la lampe ; tout d’un coup j’entends notre jeune maître qui crie de toute sa force... […] A tous ces événements amenés par force, enchaînés par l’invraisemblance même, il suffit d’opposer la vérité des incidents amenés naturellement par la robe volée, l’unique mobile de tout, & qui, chose bien extraordinaire, met elle seule tous les personnages dans une situation propre à dévoiler leurs véritables caracteres.