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240. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Le dénouement de cette scene n’est que dans la septieme, lorsque Tartufe, voulant couronner son ingratitude envers son bienfaiteur, l’embrasse au lieu d’embrasser sa femme. […] Vous épousiez ma fille, & convoitiez ma femme ! […] Le pauvre esprit de femme, & le sec entretien ! […] Je la passerois si le Misanthrope étoit la derniere bonne piece de notre Auteur ; mais il a fait après elle les Femmes savantes, l’Avare, le Tartufe : & je conclus de là, avec toutes les personnes sensées, que l’exclamation de Moliere, Ah !

241. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Le Théâtre représente l’appartement de la Princesse Delmire : elle est à sa toilette, entourée de ses femmes, qui sont occupées à la coeffer. La Princesse exhorte ses femmes à ne pas orner ses cheveux de fleurs & de diamants, à se donner moins de soins pour cacher les défauts de sa figure, ou pour en augmenter les attraits, puisque sa beauté ne serviroit qu’à la rendre malheureuse en redoublant la jalousie du Prince qu’elle aime. […] Elle ordonne à ses femmes & à Florente de la suivre. […] Que veux tu que je te dise, Princesse infame, qui déshonores le trône où tu es née ; épouse corrompue, amante sacrilege, ennemie de ta propre gloire ; en un mot, femme que le crime & la noire perfidie accompagnent sans cesse ? […] Pourquoi, malgré l’expérience toute récente que tu avois faite de l’injustice de tes soupçons, fondés cependant sur les plus fortes apparences ; pourquoi, malgré ces serments réitérés de bannir pour jamais la jalousie de ton esprit & de ton cœur, & de n’en pas croire même tes yeux, dès la premiere occasion qui se présente de me soupçonner, commences-tu par me déclarer coupable, & par me mettre au rang de ces femmes dont le nom seul fait rougir mon sexe ?

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