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77.

Ceux-ci ne se plaçaient pas seulement sur les côtés, ils traversaient la scène, comme faisait l’homme « à grands canons » des Fâcheux, plantaient leur chaise à leur fantaisie, devant ou derrière les acteurs, s’ils le trouvaient bon, et se moquaient de toutes les réclamations du parterre. […] « Pour l’homme aux rubans verts, il me divertit quelquefois avec ses brusqueries et son chagrin bourru ; mais il est cent moments où je le trouve le plus fâcheux du monde. […] Nous pourrions encore citer les costumes des Fâcheux, des Femmes savantes, des Amants magnifiques, du Sicilien, dans lesquels nous retrouvons encore les couleurs vert et aurore. […] Il faut croire que le tabellion consulaire était atteint de surdité ou peu scrupuleux en affaires, ce qui est fâcheux pour tout le monde, mais spécialement pour les notaires. […] Voici maintenant son pendant identique, que je tire des Fâcheux.

78. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Les Fâcheux, comédie-ballet, en trois actes, en vers, représentée à Vaux et à Paris, 1661. […] L’architecture était d’ordre Ionique : entre chaque colonne il y avait une figure : celle qui était à droite représentait la paix, et celle qui était à gauche figurait la victoire… lorsque Leurs Majestés furent arrivées dans ce lieu, dont la grandeur et la magnificence surprit toute la Cour, et quand elles eurent pris leurs places sous le haut dais qui était au milieu du parterre, on leva la toile qui cachait la décoration du théâtre ; et alors, les yeux se trouvant tout à fait trompés, l’on crut voir effectivement un jardin d’une beauté extraordinaire… « L’ouverture du théâtre se fait par quatre bergersa déguisés en valets de fêtes, qui, accompagnés de quatre autres bergersb qui jouent de la flûte, font une danse, où ils obligent d’entrer avec eux un riche paysan qu’ils rencontrent, et qui, mal satisfait de son mariage, n’a l’esprit rempli que de fâcheuses pensées. […] Je dois en spectateur loyal, Dire aussi qu’au Palais-Royal, Où je fus en très bonne place, À Mademoiselle Hubert grâce, L’excellente Troupe du roi *, Fit à ravir, en bonne foi, Tant dans Les Fâcheux, qu’on peut dire, Des fâcheux, qui nous font bien rire, Que dans Le Médecin forcé *, Et depuis qu’on a commencé, Jusqu’à la fin, que l’on fait pouffe, De rire presque l’on s’étouffe. […] Nul animal vivant n’entra dans notre salle, Dont comme vous savez, chacun troussa sa malle, N’accusant que le lieu, d’un si fâcheux destin : Du port Saint-Paul, je passe au faubourg Saint-Germain.

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