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128. (1910) Rousseau contre Molière

L’homme imprudent, pour qui votre cœur sollicite, Dans son revers fâcheux n’a que ce qu’il mérite. […] De cet orgueil, il s’ensuit que vous êtes boudeur, contrariant, d’humeur fâcheuse, irascible. […] Ses pièces n’effarouchent pas par des termes obscènes ; mais il faut n’avoir de chaste que les oreilles pour les pouvoir supporter. » Malgré le joli talent de Dancourt, son observation, très superficielle il est vrai, mais juste et qui pince, sa plaisanterie facile, joyeuse et souvent excellente, on ne peut pas s’inscrire tout à fait en faux contre ce jugement sévère ; ni, non plus, contre ceci, que Dancourt est considéré comme un élève de Molière ; il l’est très authentiquement ; il a souvent sa manière et ses procédés ; Dancourt est un Molière qui n’aurait écrit que les Fâcheux, George Dandin, M. de Pourceaugnac et la Comtesse d’Escarbagnas. […] Que tous ces jeunes fous me paraissent fâcheux !

129. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Il revint, dans Don Garcie de Navarre, au genre sérieux, pour lequel il avait un secret penchant; il fut distrait par la composition des Fâcheux, destinés aux grandes fêtes de Vaux, et fort occupé par la polémique à laquelle L’École des femmes donna lieu. […] Pour peu que dans la société qui nous entoure de pareilles anomalies soient fréquentes, et que nous ayons d’ailleurs l’esprit disposé à prendre les choses par leur côté fâcheux, nous finissons par ne plus voir ce qu’il y a dans la réalité d’heureux et de juste, mais seulement ce qu’elle a d’incomplet, de fortuit, de contradictoire et de manqué. […] Que le poète ait concentré notre attention sur ce point, c’était son droit; que les autres personnages servant à dessiner la situation comique et fâcheuse où se trouve Georges Dandin , valant surtout par rapport à lui, ne soient pas châtiés de leurs forfaits, peu importe.

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