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13. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Quant à la grossièreté de certaines expressions prétendues naïves, qui n’auraient point trop révolté l’incontinence de la cour, on peut dire qu’elles y étaient ignorée. Ce qui distingue le langage des femmes du grand monde et de la cour, du langage commun, c’est moins l’usage de certains tours, de certaines formes et de certaines expressions réputées nobles et élégantes, que l’ignorance parfaite des paroles et des locutions grossières, qui ont pris naissance dans le peuple.

14. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Elle envisagea le cœur humain dans toutes les situations, le montra sous toutes les faces ; et, par le contraste continuel du personnage avec sa position, elle fit naître ces situations comiques, jaillir ces expressions si vraies, si naturelles, qu’elles peignent tout l’homme. […] Il faut toujours qu’il réserve pour la fin, ces expressions énergiques, ces profondes saillies qui souvent décèlent ce que le cœur humain a de plus mystérieux, que le dernier mot d’une comédie soit le plus pénétrant. […] Le style est l’expression des personnages mis en scène ; il doit être proportionné à la situation présente de chaque personnage ; que tantôt il soit simple, familier, tantôt qu’il s’élève, s’anoblisse : Interdùm tamen et vocem comœdia tollit Iratusque Chremes tumido delitigat ore. […] Il me semble qu’on devrait être moins sévère, examiner avec une attention moins scrupuleuse, ne pas éplucher, si je puis me servir de cette expression, la possibilité physique de la marche et des incidents d’une pièce.

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