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117. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

« La médecine », écrivait-il dans la préface du Tartuffe, « est un art profitable, et chacun le révère comme une des plus excellentes choses que nous ayons ». […] Une petite larme ou deux ; des bras jetés au cou ; un mon petit papa mignon, prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher… Quelle simplicité, quel excellent réalisme !

118. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

La pièce étant achevée, M. de Molière vint sur le théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes de la bonté qu’Elle avait eu d’excuser ses défauts, et ceux de toute sa troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une assemblée aussi auguste, il lui dit : Que l’envie qu’ils avaient eu d’avoir l’honneur de divertir le plus grand roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que, puisqu’Elle avait bien voulu leurs manières de campagne, il le suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les provinces. […] Les comédiens de Paris, Bien loin d’être contre eux marris, D’entreprendre sur leur pratique, D’un souper ample et magnifique, Ou chacun parut ébaudi, Les régalèrent mercredi*… De l’excellent jus de la treille, On y vida mainte bouteille, On y but des mieux les santés, Des grands princes, et majestés, Et des ministres chasse-guerres, On y cassa plus de cent verres ; Illec, on mangea, ce dit-on, Bien des lapins et du mouton, Avec quantité de volaille ; Et plusieurs, comme rats en paille, Sans être du métier pourtant, Y trinquèrent ma foi d’autant, Exerçant des mieux la mâchoire : Et je collige de l’histoire Que les comédiens d’ici, Ne sont pas gens cosi, cosi ; Mais gens où courtoisie abonde, Et qui savent fort bien leur monde.

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