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178. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

L’école des mœurs doit être non seulement assez décente pour ne pas corrompre le cœur & l’esprit ; elle doit l’être jusqu’au point de ne blesser ni les yeux ni les oreilles, je ne dis pas d’une jeune personne qu’une mere croit pouvoir mener au spectacle sur la foi de l’honnêteté publique, j’ajoute de tout homme qui pense. […] Mais la mort a mis l’Auteur à couvert des coups du parterre ; & ne pouvant plus humilier sa vanité, on lui pardonne les déréglements de son esprit. […] Les indécences de cette seconde espece sont beaucoup plus dangereuses que les premieres, plus sensibles, & occupent plus long-temps l’esprit d’une jeune spectatrice : il est donc bien plus dangereux qu’elles passent jusqu’à son cœur. […] « Cette piece n’est pas, si vous voulez, l’école des bonnes mœurs, mais c’est l’école de l’esprit & du bon comique ». […] Ne fait-il pas bien alors de manger, de boire, de renvoyer les curieux à ses ouvrages, & de laisser briller les agréables, qui ont arrangé dès le matin leur esprit, comme une petite-maîtresse arrange son teint & ses mines ?

179. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Pasté, passé , il n’en faut pas davantage pour fourvoyer un homme d’esprit. […] C’est qu’elle ne les aurait pas si elle n’était belle, si elle n’avait pas tant d’esprit. […] CÉLIMÈNE, dédaigneuse : Voilà donc le sujet qui vous trouble l’esprit ! […] Dit-on à un homme qui manque d’esprit qu’il est sot ? […] Il ne l’est nulle part, avouons-le, et à quoi servirait l’esprit en France, si ce n’est à dire la vérité sans faire de la peine, et à faire entendre ce qu’on ne veut pas dire ?

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