La comédie épisodique doit être une galerie de tableaux de mœurs ; elle ne comporte qu’une faible action, pour laisser briller la richesse des détails ; c’est ce que Molière a supérieurement accompli. […] Mais telle est la vérité profonde du portrait et la plénitude des détails, qu’à toutes les époques on a pu en montrer au doigt les originaux, et aujourd’hui encore le parterre se plaît à substituer au nom de Tartufe des noms contemporains.
Ils ont à un haut degré le sens du vrai, non pas de cette vérité large, concrète, réelle, que j’ai admirée dans Shakespeare, mais d’une vérité plus pure, plus générale et plus philosophique, qui supprime dans les représentations de l’art le détail et l’accident, pour dégager et mettre en lumière l’idée essentielle. […] Le développement de la personnalité permet de représenter le côté particulier de l’existence, dans la multiplicité de ses incidents, à la fois quant aux détails particuliers de la vie intime et aux circonstances extérieures au milieu desquelles l’action se déroule.