/ 194
17. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

La seconde vérité, c’est que les défauts essentiels sont les conditions des beautés essentielles, aphorisme qui peut s’exprimer ainsi : Chacun a les défauts de ses qualités. […] Prenons les hommes tels qu’ils sont, en bloc, avec leurs qualités et leurs défauts, comme manifestations d’une même puissance, et ne demandons pas la ruse au lion, la force au renard, ni la grâce au paysan du Danube. […] Seulement, vous les aimez tellement qu’il vous est impossible d’apercevoir leurs défauts.

18. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Nous devons nous arrêter un instant sur cette lucidité d’Alceste à l’égard des défauts de Célimène. […] Un amoureux chez lequel la passion dominante est l’amour, ne s’apercevra pas des défauts de sa maîtresse, à moins que ces défauts ne blessent son amour. […] La coquetterie et la pruderie sont au fond le même défaut ; c’est l’âge qui opère la transformation de la première en la seconde. […] Arsinoé, qui est possédée par les passions qui engendrent la coquetterie et qui est devenue prude sous l’influence des années, dépeint avec vérité les défauts de Célimène ; mais elle ne voit point chez elle-même ces défauts, bien qu’ils soient fort saillants. […] Dans la science du cœur humain, répéterai-je encore ici, il est bien difficile de surprendre Molière en défaut.

/ 194