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77. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Mais, le Roi ayant déclaré qu’il voulait voir plusieurs représentations de l’ouvrage avant le carême, il se vit trop pressé par le temps pour pouvoir achever lui-même ce qu’il avait commencé ; et il eut recours à Corneille, qui se chargea du reste de la pièce, et n’y employa qu’une quinzaine de jours. […] De toutes les reprises qui suivirent, la plus brillante fut celle de 1703, dont vingt-neuf représentations attestèrent le succès, et où deux acteurs jeunes et charmants, Baron fils et mademoiselle Desmares, trouvèrent doux, à l’abri de leurs rôles, de se déclarer, de se témoigner, en face du public, l’amour dont ils étaient enflammés l’un pour l’autre.

78. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Le pere du Marquis, qui a soixante & quinze ans, se persuade, à cette nouvelle, n’être qu’un homme mûr, se rappelle qu’autrefois il a été fort aimé des femmes, & croit avoir débusqué son fils ; il le raille, il fait à sa prétendue conquête la déclaration la plus burlesque, quand la pupille se déclare, & annonce enfin à son tuteur un bonheur sur lequel il n’auroit jamais osé compter. […] On reproche à Marivaux d’avoir donné au Marquis du Legs vingt ans de trop ; & voici comme raisonnent ses Critiques : Toute l’intrigue du Legs naît de la timidité du Marquis, qui n’ose pas déclarer son amour à la Comtesse : la timidité n’est ordinairement que le partage des jeunes gens, qui, peu instruits des usages du monde, craignent de déplaire à une femme en lui disant qu’ils l’aiment ; ou des vieillards qui, assez raisonnables pour comprendre que l’amour est un ridicule chez eux, n’osent pas l’avouer.

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